Lorsqu’on décide de vivre à l’étranger, il est essentiel de bien préparer sa protection sociale. La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) offre une solution intéressante pour continuer à bénéficier de certains services de la Sécurité sociale française. Dans cet article, nous explorons ce qu’est la CFE, comment elle fonctionne, qui peut y adhérer, et pourquoi il est souvent recommandé de souscrire à une assurance complémentaire.
Qu’est-ce que la CFE ?
Créée en 1978, la CFE est un organisme privé sous tutelle des ministères chargés du Budget et de la Sécurité sociale. Elle remplit une mission de service public en proposant un régime de protection sociale aux Français résidant à l’étranger. Son objectif est d’assurer une continuité des droits sociaux (santé, accidents du travail, retraite) pour les expatriés qui souhaitent rester affiliés au système français.
Contrairement à la Sécurité sociale française, l’adhésion à la CFE est volontaire. Elle s’adresse à tous les Français résidant à l’étranger, quelle que soit leur situation (salariés, indépendants, retraités, étudiants, etc.). Les ressortissants de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de la Suisse peuvent également y souscrire s’ils ont été précédemment affiliés à un régime français.
A noter : il existe des accords entre la France et différents pays vous permettant de profiter d’une protection sociale quelle que soit votre destination. Pour en savoir plus, et notamment savoir si votre pays de destination a signé une convention de protection sociale avec la France ou non, vous pouvez vous renseigner sur le site du CLEISS (CLEISS accord bilatéral).
Qui peut adhérer à la CFE ?
L’adhésion à la CFE est ouverte :
- À tous les Français vivant à l’étranger, sans limite d’âge.
- Aux ressortissants de l’UE, de l’EEE ou de la Suisse ayant été affiliés à un régime français.
Conditions à remplir :
- Résider à l’étranger.
- Ne pas être affilié à un régime français obligatoire de Sécurité sociale.
- Ne pas être un travailleur frontalier résidant en France.
Les employeurs peuvent également souscrire à la CFE pour leurs salariés expatriés, notamment pour les couvrir contre les maladies professionnelles. L’adhésion à la CFE ne dispense en aucun cas de cotiser au régime obligatoire du pays d’expatriation si celui-ci existe. Pour tout savoir sur qui peut adhérer à la CFE, consultez notre article dédié : “Qui a le droit à la CFE et que couvre-t-elle ?”
Comment fonctionne la CFE ?
La CFE propose une couverture sociale minimale, souvent adaptée aux expatriés vivant dans des pays où les systèmes de santé sont peu développés ou onéreux. Elle repose sur des formules d’adhésion payantes dont les tarifs varient en fonction de l’âge et de la situation familiale, sans condition liée à l’historique médical ou à l’activité professionnelle.
Depuis 2019, l’offre a été simplifiée en cinq contrats principaux :
- MondExpat Santé : pour les expatriés et leur famille partout dans le monde.
- JeunExpat Santé : pour les moins de 30 ans.
- RetraitExpat Santé : pour les retraités vivant à l’étranger.
- FrancExpat Santé : pour une couverture en France uniquement.
- IntégralExpat Santé : pour répondre aux besoins spécifiques des résidents au Brésil, en tenant compte des particularités du système de santé local.
Comment adhérer à la CFE ?
Vous pouvez faire votre demande d’adhésion en ligne, par mail ou par voie postale. Pour cela, vous devrez remplir un formulaire d’inscription. Vous n’aurez pas de formulaire médical à remplir. En effet, la CFE ne prend pas en compte les conditions médicales préexistantes, ce qui permet à tous d’en bénéficier même en cas de maladie professionnelle. Cela permet également d’être couvert selon un tarif unique et cela quelque soit votre historique médical.
Pour souscrire à l’une des formules proposées par la CFE par voie postale, vous pouvez envoyer vos documents à l’adresse suivante :
160, rue des Meuniers
CS 70238 Rubelles
77052 Melun Cedex
France
Pour souscrire par mail, vous pouvez envoyer vos documents à l’adresse suivante : fichier@cfe.fr
Documents nécessaires :
- Une copie de votre pièce d’identité ou passeport.
- Votre numéro de Sécurité sociale (ou un extrait d’acte de naissance).
- Des justificatifs pour vos ayants droit (livret de famille, acte de mariage, etc.).
- Une copie recto-verso de votre carte de mutuelle (si applicable).
Anticipation recommandée : il est conseillé de faire sa demande plusieurs mois avant le départ pour éviter tout retard dans la couverture.
Quelles garanties sont offertes par la CFE ?
En matière de santé, la CFE assure le remboursement des frais médicaux courants tels que les consultations (généralistes et spécialistes), les hospitalisations, les soins dentaires, les lunettes ou lentilles, ainsi que les traitements prescrits en pharmacie.
Pour les accidents du travail et les maladies professionnelles, la CFE offre une indemnisation des frais médicaux engagés, verse des indemnités journalières en cas d’incapacité temporaire, et peut attribuer une rente en cas d’invalidité permanente ou de décès.
Concernant la retraite, elle permet de continuer à cotiser auprès de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), préservant ainsi les droits à la retraite française, même en résidant à l’étranger.
Les avantages de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE)
La CFE constitue une solution précieuse pour les expatriés, en offrant une protection sociale minimale qui pallie les insuffisances des systèmes de santé locaux, notamment dans les pays où la couverture sociale est limitée ou inadaptée. Elle permet ainsi de bénéficier de remboursements sur une large gamme de soins tout en maintenant un lien avec le système français.
L’un des principaux atouts de la CFE est son accessibilité universelle : elle est ouverte à tous les expatriés, qu’ils soient salariés, indépendants, sans activité, étudiants ou retraités. Aucun questionnaire médical n’est requis, et il n’existe aucune limite d’âge pour l’adhésion. De plus, l’affiliation à la CFE ne provoque aucune rupture avec la Sécurité sociale française, ce qui garantit une continuité de vos droits, comme si vous étiez toujours en France.
En cas d’urgence ou d’accident grave, un autre avantage notable est l’absence de plafond sur les frais d’hospitalisation. Par ailleurs, les expatriés peuvent également bénéficier de remboursements lorsqu’ils reviennent temporairement en France pour des séjours inférieurs à trois mois.
Faut-il souscrire à une complémentaire santé en plus de la CFE ?
Bien que la CFE permette de conserver une continuité avec le système de protection sociale français, ses remboursements sont souvent insuffisants pour couvrir les coûts réels des soins à l’étranger. En effet, ses prestations sont calculées selon les barèmes de la Sécurité sociale française, qui ne tiennent pas compte des tarifs, souvent bien plus élevés, dans certains pays comme les États-Unis, le Canada ou l’Australie.
De plus, certains frais essentiels, tels que le rapatriement sanitaire, la responsabilité civile ou le transport en cas de décès, ne sont pas inclus dans sa couverture. Souscrire à une assurance santé complémentaire s’avère donc indispensable pour réduire le reste à charge et bénéficier d’une prise en charge adaptée à votre pays de résidence. Cette solution assure une meilleure couverture des soins, tout en offrant une tranquillité d’esprit en cas d’imprévu.
Exemple concret : Aux États-Unis, une consultation spécialisée peut coûter 300 $ (environ 270 €). Avec la CFE, le remboursement est calculé sur la base française (70 % de 46 €, soit 32,20 €). Cela laisse un reste à charge de près de 240 €.