Le NHS en Angleterre offre aux femmes expatriées un accès gratuit à des soins adaptés à chaque étape de leur vie. Que ce soit pour la santé reproductive, le suivi de grossesse, la ménopause ou le dépistage des cancers féminins, chaque besoin est pris en charge. Pour les femmes expatriées au Royaume-Uni, cela permet de se concentrer sur leur santé sans se soucier des frais, tout en bénéficiant de soins de qualité à chaque étape importante de leur parcours médical.
Des soins accessibles, mais une prise en charge parfois lente
Le NHS couvre la majorité des soins médicaux sans frais directs. Cependant, l’accès à certaines spécialités comme la gynécologie et l’obstétrique peut prendre du temps. Pour les femmes expatriées, il est essentiel de s’enregistrer dès que possible auprès d’un GP (médecin généraliste). Ce dernier est la porte d’entrée vers tous les soins médicaux.
Au Royaume-Uni, les gynécologues ne sont pas systématiquement impliqués dans les suivis de routine. Ce sont généralement les généralistes, sages-femmes ou infirmières spécialisées qui assurent ce rôle. Cela peut surprendre au début, surtout si l’on est habituée à un suivi plus spécialisé.
Pour mieux répondre aux besoins spécifiques des femmes, le NHS a lancé les Women’s Health Hubs. Ces centres de santé intégrés offrent des services spécialisés, comme la gestion des règles abondantes et de la ménopause. Ces centres prennent également en charge les troubles du plancher pelvien, ainsi que d’autres besoins spécifiques. Ils offrent des soins pour l’incontinence, la contraception et orientent rapidement vers le bon professionnel, au bon moment.
À Londres, le Tower Hamlets Women’s Health Hub, ouvert en décembre 2023, en est un bon exemple. Il a réduit de 60 % les orientations vers les services hospitaliers de gynécologie. Résultat : un accès aux soins plus fluide et des délais d’attente raccourcis.
Stratégie nationale pour la santé des femmes
En juillet 2022, le gouvernement britannique a lancé la première stratégie nationale pour la santé des femmes en Angleterre. Son objectif : réduire les inégalités entre les sexes en matière de santé. Cette initiative témoigne d’une véritable prise de conscience du gender health gap, cet écart fréquemment observé dans le diagnostic et la prise en charge des femmes. Elle vise à combler les inégalités de santé entre les sexes et à améliorer l’accès aux soins pour les femmes.
La stratégie agit sur plusieurs fronts. EElle cherche à faciliter l’accès à des soins adaptés et à mieux former les professionnels de santé aux problématiques féminines. Elle renforce également les programmes de dépistage, notamment pour les cancers du sein et du col de l’utérus.
Pour cela, le gouvernement a investi 10 millions de livres dans 25 unités mobiles de dépistage du cancer du sein. Ces unités sont déployées dans les zones où la participation au dépistage reste faible. Enfin, la stratégie encourage le développement des Women’s Health Hubs. Ces centres offrent une prise en charge plus rapide et coordonnée, tout en allégeant la pression sur les hôpitaux.
Services de maternité et avancées médicales
Au cours des dix dernières années, une unité de maternité sur six a fermé en Grande-Bretagne. Cela soulève des inquiétudes, notamment concernant l’accès aux soins dans les zones rurales. Les pénuries de personnel ont également contribué à ces fermetures temporaires. Cependant, le NHS a investi 185 millions de livres sterling pour améliorer la sécurité et la personnalisation des soins de maternité et néonatals.
En février 2025, une avancée médicale significative a eu lieu avec la naissance du premier bébé au Royaume-Uni après une greffe d’utérus. Grace Davidson, 36 ans, née sans utérus en raison du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, a reçu une greffe d’utérus de sa sœur en 2023. Elle a ensuite donné naissance à une fille, offrant de nouvelles perspectives aux femmes atteintes de conditions similaires.
Santé intime et tabous culturels
Aborder les questions de santé intime ou reproductive peut encore s’avérer délicat dans certains contextes médicaux au Royaume-Uni. Il n’est pas rare que les patientes doivent insister pour obtenir des examens comme un frottis ou une échographie pelvienne. Ces actes ne sont pas toujours proposés systématiquement. Certains traitements demandent plusieurs démarches avant d’être prescrits. Ce processus peut décourager et frustrer. Pour gagner du temps, beaucoup de femmes complètent le NHS avec une assurance santé privée. Elle permet d’accéder plus vite à des spécialistes, notamment en gynécologie ou en fertilité.
Avancées et perspectives
Malgré les défis structurels, l’Angleterre reste à la pointe de certaines avancées médicales majeures. En 2025, elle a été le théâtre de la toute première naissance issue d’une greffe d’utérus, une prouesse médicale qui ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes atteintes d’infertilité utérine.
En parallèle, des efforts sont déployés pour rendre le système de santé plus équitable et mieux adapté aux besoins des femmes. L’objectif est de mieux écouter tout au long du parcours de soins, de réduire les inégalités d’accès et de mettre l’accent sur des domaines négligés, comme la santé mentale post-partum.
Se faire soigner en Angleterre en tant que femme, c’est donc apprendre à évoluer dans un système de santé public généreux, mais parfois lent et déroutant, notamment en raison de son approche moins interventionniste et très centrée sur les médecins généralistes. Avec une bonne information, une certaine patience et, si besoin, le recours à des solutions privées complémentaires, il est tout à fait possible de bénéficier de soins de qualité, adaptés aux différentes étapes de la vie d’une femme.
Assurance santé pour expatriées : une complémentarité stratégique
Même si le NHS prend en charge la plupart des soins sans frais, certaines femmes expatriées choisissent de souscrire une assurance santé internationale. Pourquoi ? Pour aller plus vite, éviter les longues attentes, et parfois, tout simplement, se sentir plus libre dans leur parcours de soins.
Cette assurance permet par exemple de consulter un spécialiste sans passer par un généraliste, d’accéder à des traitements non couverts par le NHS — comme certains soins dentaires, optiques ou de fertilité — ou encore de choisir une clinique privée plus familière, parfois avec du personnel parlant français.
Pendant une grossesse, un suivi gynécologique particulier ou face à une pathologie chronique, cette souplesse peut faire toute la différence. C’est une façon de se soigner à son rythme, en toute sérénité.