L’expatriation est une aventure qui transforme profondément les individus et les familles qui la vivent. Florence, mère de trois filles nées à Dubaï et n’ayant jamais vécu en France, incarne cette transformation. Avec neuf pays à son actif, elle se définit comme une « serial expat ».
Florence a débuté son parcours d’expatriée en suivant son propre travail, résidant notamment à New York et en Australie. Par la suite, c’est la carrière de son mari qui a guidé leurs déplacements, les menant jusqu’à leur installation actuelle à Londres. Ils ont choisi de vivre près de la France tout en restant outre-Manche. Cela montre leur volonté de concilier aventure internationale et ancrage dans leurs racines.
L’impact sur les enfants : une identité multiculturelle
Les enfants de la troisième culture, comme ceux de Florence, grandissent entre plusieurs influences. Cela forge une identité unique, mais parfois floue. Il est crucial de parler la langue maternelle à la maison pour préserver les racines des enfants. Transmettre les traditions culinaires et s’impliquer dans des communautés culturelles renforce également ce lien. Florence parle français avec ses filles et leur fait découvrir la gastronomie lyonnaise. Cette richesse multiculturelle offre une grande ouverture d’esprit, une meilleure adaptabilité et une meilleure compréhension de la diversité. En combinant ces stratégies, les enfants expatriés peuvent s’épanouir tout en restant connectés à leurs origines.
« Je suis lyonnaise, donc avec tout ce qui est alimentation… la chandeleur, les raclettes, c’est vraiment important. »
Maintenir la langue française à la maison, quel que soit le pays de résidence, est essentiel. Cela permet de préserver l’identité culturelle et les racines familiales des enfants expatriés. Florence suit cette règle stricte pour s’assurer que ses filles conservent une maîtrise fluide du français. Cela, malgré leur exposition à d’autres langues. Cette pratique est essentielle. La langue ne se limite pas à un simple outil de communication, elle véhicule aussi des valeurs, une manière de penser et une connexion émotionnelle avec la culture d’origine.
« Notre règle, c’est de parler toujours français à la maison, peu importe le pays dans lequel on habite. »
Les études montrent que les enfants bilingues développent de meilleures capacités cognitives. Ils ont également une plus grande flexibilité mentale et une aptitude accrue à l’apprentissage des langues étrangères. L’exposition constante à une langue dominante peut fragiliser l’usage du français. C’est pourquoi il est important pour les parents de créer un environnement immersif, avec des lectures, des films, des discussions en famille et des activités francophones. Cette transmission linguistique est précieuse. Elle permet aux enfants de garder un lien fort avec leur pays d’origine, de s’intégrer dans des cercles francophones et de préserver leur appartenance culturelle.
L’importance de l’éducation et de l’adaptabilité
L’expatriation offre aux familles une opportunité unique d’exposer leurs enfants à diverses cultures et systèmes éducatifs. Toutefois, choisir le bon parcours scolaire pour chaque enfant est crucial pour assurer son épanouissement académique et personnel. Consciente que chaque enfant est unique, Florence adapte ainsi le choix du système scolaire en fonction des besoins de chacune :
« Notre aînée, qui est plus scolaire, se sent très bien dans le système français, alors que nos deux dernières ont toujours été dans le système anglais. »
Cette flexibilité permet à chaque enfant d’évoluer dans un environnement qui correspond à son profil d’apprentissage. Chaque pays possède son propre système éducatif avec des approches variées. Le système français privilégie la rigueur académique et la discipline. Le système britannique, lui, met l’accent sur le travail en groupe et l’épanouissement personnel. Les familles expatriées ont plusieurs options. Elles peuvent choisir les écoles françaises à l’étranger, qui assurent une continuité avec le programme national, les écoles internationales avec des cursus reconnus mondialement, ou les écoles locales pour une immersion culturelle et linguistique. Le choix dépend du projet familial, du profil de l’enfant et de la durée de l’expatriation.
L’adaptabilité est essentielle dans ce parcours. Changer de système éducatif peut être déstabilisant, mais cela développe la résilience et une ouverture d’esprit. Les parents ont un rôle clé à jouer en soutenant leurs enfants, en maintenant une communication ouverte et en s’impliquant dans leur intégration scolaire. En fin de compte, il n’existe pas de solution unique, mais une approche sur mesure, comme celle adoptée par Florence, permet aux enfants expatriés de s’épanouir académiquement et personnellement tout en tirant parti de la richesse de leur parcours international.
Créer du lien en expatriation
Créer du lien en expatriation est essentiel pour surmonter l’isolement et s’intégrer dans un nouvel environnement. Chaque déménagement implique de reconstruire un réseau social, ce qui peut être un défi, mais aussi une opportunité d’élargir ses horizons. Comme le souligne Florence :
« On se rend compte que le monde est un village. On connaît tous quelqu’un qui a habité quelque part. »
Pour faciliter cette transition, il est recommandé de rejoindre des associations d’expatriés, de s’impliquer dans des activités locales (sports, culture, bénévolat) et d’exploiter les réseaux sociaux et plateformes dédiées (telles qu’Internations, Meetup ou Facebook Expat Groups). Les écoles internationales et les événements francophones sont également d’excellents points de rencontre pour les familles expatriées. En cultivant une attitude ouverte et proactive, il devient plus facile de créer des amitiés durables et de tisser une communauté de soutien, essentielle à une expatriation épanouie.
Les défis et les précautions à prendre
L’expatriation présente des défis, surtout en matière de santé. Chaque pays a son propre système médical, avec des coûts et des couvertures variables. Florence souligne l’importance d’une assurance santé internationale pour garantir l’accès aux soins, où que l’on soit. Ces assurances couvrent les soins médicaux, l’hospitalisation, l’assistance et le rapatriement, essentiels face à des imprévus coûteux. Les expatriés peuvent choisir entre la CFE, qui relie au système français, ou des assurances privées qui offrent une couverture complète, y compris le rapatriement médical. Il est important de comparer les offres en fonction des garanties, des exclusions et des tarifs, et de s’assurer que la couverture correspond aux besoins familiaux. Une bonne assurance santé permet de vivre sereinement à l’étranger en réduisant les risques financiers.
Un avenir encore ouvert
Après neuf expatriations, Florence aspire à une certaine stabilité, tout en nourrissant le désir de continuer à explorer le monde. Elle envisage, une fois ses filles devenues autonomes, de s’installer dans une destination ensoleillée pour prolonger son aventure internationale. Cette perspective reflète l’idée que l’expatriation est bien plus qu’un simple déplacement géographique : c’est une philosophie de vie, une invitation à s’ouvrir au monde, à s’adapter tout en préservant ses racines culturelles. Pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas, le conseil de Florence est simple :
« L’important, c’est de partir. »
Florence invite à embrasser l’inconnu et à profiter des expériences que le monde offre. L’expatriation a de nombreux avantages : elle élargit les réseaux professionnels, permet de découvrir de nouvelles cultures et aide à mieux se connaître. Mais elle comporte aussi des défis, comme l’adaptation culturelle et la gestion des relations familiales.
Pour réussir son expatriation, il est crucial de s’adapter, de rester ouvert et de maîtriser la langue et la culture locales. Il faut aussi échanger avec d’autres expatriés pour obtenir des conseils pratiques. En résumé, l’expatriation est une aventure qui demande préparation et ouverture. Mais elle peut profondément transformer votre vie, tant sur le plan personnel que professionnel.