Un grand nombre de retraités français choisissent de partir vivre leur retraite à l’étranger pour profiter d’un climat agréable, d’un coût de la vie avantageux ou simplement pour vivre une nouvelle aventure. Cependant, l’un des aspects essentiels à préparer avant de partir est la prise en charge des frais de santé. Les modalités varient selon votre destination, que ce soit en Europe, dans un pays avec une convention bilatérale ou ailleurs dans le monde.
Assurance maladie en Europe : droits et démarches
Lorsque vous choisissez de vivre votre retraite dans un pays membre de l’Union Européenne (UE), de l’Espace Économique Européen (EEE), en Suisse ou au Royaume-Uni, vous pouvez bénéficier d’une coordination des systèmes d’assurance maladie entre ces États. Cela signifie que vos soins médicaux seront pris en charge aussi bien dans votre pays de résidence qu’en France lors de séjours temporaires, grâce à des accords spécifiques.
Avant votre départ, il est essentiel de bien vous informer sur plusieurs aspects liés à votre couverture santé. Commencez par évaluer les coûts des soins médicaux dans votre pays de destination, car certaines prestations peuvent s’avérer particulièrement onéreuses et nécessiter la souscription à une couverture complémentaire. Assurez-vous également de comprendre le montant des remboursements proposés par le régime local afin d’éviter toute mauvaise surprise. Enfin, vérifiez quels soins le système local pourrait exclure de sa prise en charge, car vous pourriez avoir à assumer des frais importants.
Droits à la prise en charge des soins
En tant que retraité affilié au régime français de sécurité sociale, vous avez droit à :
- La prise en charge des soins dans votre pays de résidence selon les tarifs et les modalités en vigueur localement.
- La couverture des soins nécessaires lors de séjours temporaires en France ou dans un autre pays européen.
Par exemple, si vous choisissez de résider en Espagne, vos consultations médicales, traitements ou hospitalisations seront remboursés sur la base des tarifs espagnols. Lors de vos retours en France, pour des visites familiales ou des vacances, vous serez à nouveau couvert par le régime français.
Les démarches essentielles avant le départ
Pour bénéficier de vos droits, il est crucial d’accomplir certaines démarches administratives avant de partir :
- Demander le formulaire E 121 / S1 auprès de votre caisse de retraite ou de votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Ce document vous permettra de vous inscrire auprès de l’organisme de protection sociale du pays où vous vous installez. Une fois inscrit, vous serez rattaché au régime de sécurité sociale local.
- Informer vos caisses françaises : Déclarez votre nouvelle adresse à l’étranger à votre caisse de retraite et à votre CPAM.
- Obtenir la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) : Ce document facilite la prise en charge des soins médicalement nécessaires lors de courts séjours en Europe. Pensez à la demander avant votre départ.
Hors Europe : conventions bilatérales et précautions
Lorsque vous choisissez de passer votre retraite dans un pays en dehors de l’Union Européenne, de l’EEE, de la Suisse ou du Royaume-Uni, la situation devient plus complexe. Le système français d’assurance maladie ne s’applique généralement pas à l’étranger, sauf dans certains cas spécifiques définis par des conventions bilatérales. Il est donc crucial de bien préparer votre départ pour garantir une prise en charge optimale de vos frais de santé.
Les droits grâce aux conventions bilatérales
Certains pays ont signé des accords avec la France pour assurer une continuité de la couverture santé des retraités expatriés. Ces conventions bilatérales permettent de bénéficier de remboursements des frais médicaux dans le pays de résidence, selon des modalités spécifiques. Les membres de votre famille peuvent également être inclus dans cette protection.
Parmi les pays concernés figurent, entre autres, le Maroc, le Canada, les États-Unis, le Japon ou encore le Sénégal. Toutefois, chaque convention est différente, et les règles varient selon les prestations prises en charge et les démarches administratives nécessaires. Il est recommandé de consulter le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (CLEISS) pour vérifier les droits applicables dans votre futur pays de résidence.
Absence de convention : quelles solutions ?
Si le pays où vous souhaitez vous installer n’a pas d’accord avec la France, vous ne pourrez pas bénéficier d’une prise en charge par le système de sécurité sociale français. Dans ce cas, deux options principales s’offrent à vous :
- Souscrire à une assurance santé internationale au premier euro : Ce type de contrat couvre l’intégralité de vos frais de santé à l’étranger, qu’il s’agisse d’hospitalisation, de consultations médicales ou de soins courants. Il offre une solution complète, bien que parfois coûteuse.
- Adhérer à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) : En complément de cette adhésion, il est conseillé de souscrire une assurance complémentaire pour une couverture optimale. La CFE rembourse une partie des frais médicaux selon les barèmes français, mais elle ne couvre pas toujours les dépassements de frais spécifiques à certains pays.
Types d’assurances santé internationales pour retraités
Lorsqu’il s’agit de garantir une couverture santé optimale pour votre retraite à l’étranger, plusieurs types d’assurances sont à considérer. Chaque solution s’adapte à des besoins spécifiques, selon votre destination, votre état de santé, et la durée de votre expatriation.
Assurance santé au premier euro
L’assurance santé au premier euro est une solution particulièrement adaptée aux retraités s’installant à l’étranger pour une longue durée. Ce type de contrat offre une couverture complète, prenant en charge vos frais médicaux dès le premier euro dépensé. Les garanties incluent généralement :
- Les consultations médicales,
- Les soins courants,
- L’hospitalisation,
- L’optique, le dentaire, et parfois la maternité,
- Une assistance en cas de rapatriement sanitaire.
Cependant, l’assurance au premier euro peut être coûteuse, notamment pour les personnes âgées, et inclut souvent un questionnaire de santé. Certaines pathologies préexistantes peuvent être exclues de la couverture ou nécessiter une surprime. Malgré ces contraintes, elle reste une solution rassurante pour les retraités, en garantissant une prise en charge adaptée aux imprévus médicaux.
Adhésion à la CFE et complémentaire santé
La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) est une alternative pour les retraités ayant cotisé au système de sécurité sociale français. Grâce à son programme RetraitExpat Santé, la CFE propose une couverture des frais médicaux à l’étranger basée sur les barèmes français. Les remboursements sont toutefois limités, et il est conseillé de compléter cette adhésion avec une assurance santé internationale pour garantir une prise en charge intégrale.
La complémentaire santé permet de couvrir les dépassements de frais souvent constatés dans les systèmes de santé étrangers, en particulier dans des régions où les soins médicaux sont coûteux, comme les États-Unis ou certaines parties de l’Asie.
Assurance voyage : une solution temporaire
Pour des séjours courts ou des expatriations de transition, l’assurance voyage peut sembler une option intéressante. Elle couvre les urgences médicales, comme une hospitalisation ou des frais en cas d’accident, mais reste limitée aux situations imprévues. Les assureurs n’incluent généralement pas les consultations courantes ou les soins réguliers, ce qui rend cette couverture inadaptée à une expatriation de longue durée.
Comment choisir la meilleure option ?
Le choix de votre assurance santé internationale dépend de plusieurs critères :
- Votre état de santé et votre âge : Les primes et les garanties peuvent varier en fonction de votre profil médical.
- Votre destination : Le coût des soins médicaux diffère selon les pays. Les États-Unis, par exemple, affichent des frais médicaux parmi les plus élevés au monde.
- Vos besoins spécifiques : Une couverture complète, incluant hospitalisation, consultations et soins spécialisés, peut être nécessaire selon votre situation.
- Votre budget : Comparez les offres pour trouver un contrat qui allie couverture optimale et coût raisonnable.
Pourquoi souscrire une assurance santé privée en tant que retraité expatrié ?
Pour les retraités qui choisissent de vivre à l’étranger, souscrire une assurance santé privée est une étape indispensable pour bénéficier d’une couverture complète adaptée à leurs besoins spécifiques. En effet, avec l’âge, les besoins en santé augmentent souvent, et les systèmes locaux ne sont pas toujours en mesure d’offrir une prise en charge suffisante, surtout pour les expatriés.
Couverture des besoins spécifiques liés à l’âge
Les retraités ont des besoins médicaux particuliers, tels que :
- Suivi des maladies chroniques (hypertension, diabète, arthrose, etc.) qui nécessitent des consultations régulières et des traitements coûteux.
- Accès à des spécialistes pour des pathologies liées au vieillissement, comme les troubles cardiaques ou les problèmes de mobilité.
- Soins optiques et dentaires, souvent exclus ou faiblement pris en charge par les systèmes locaux.
- Hospitalisation fréquente ou prolongée liée à l’âge, qui peut engendrer des frais très élevés sans une couverture adéquate.
Une assurance santé privée permet de répondre à ces besoins en offrant des garanties adaptées, notamment pour les soins spécifiques liés aux pathologies de longue durée ou aux traitements lourds.
Assistance et rapatriement sanitaire
Avec l’âge, les urgences médicales deviennent plus fréquentes, ce qui rend les garanties d’assistance et de rapatriement sanitaire essentielles pour les retraités. Une assurance santé privée offre une assistance disponible 24h/24, permettant d’organiser rapidement une hospitalisation ou une consultation dans des établissements adaptés. En cas de problème de santé grave, le rapatriement sanitaire vers la France ou un autre pays peut être pris en charge, évitant ainsi des frais souvent exorbitants qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. De plus, cette couverture inclut souvent les frais de transport pour qu’un accompagnant ou un proche puisse se rendre auprès de la personne concernée, un soutien précieux pour les retraités qui voyagent souvent seuls.