L’expatriation est une aventure qui façonne profondément ceux qui la vivent. Pour Elisabeth Zambelis, fondatrice de NomadiQ, il s’agit d’un choix de vie mûrement réfléchi, qui l’a menée du Mozambique au Zimbabwe, en passant par l’Afrique du Sud. Dans un échange passionnant, elle revient sur son parcours, les défis rencontrés et l’importance d’une bonne gestion financière en expatriation.
Un départ initié par une passion pour l’Afrique
L’Afrique attire chaque année de nombreux expatriés en quête d’opportunités professionnelles et d’une qualité de vie différente. Les grandes métropoles comme Johannesburg, Nairobi ou Abidjan accueillent des expatriés du monde entier, attirés par des secteurs en plein essor tels que les télécommunications, l’énergie ou le développement durable. Dès l’adolescence, Elisabeth savait qu’elle voulait partir vivre en Afrique.
« Je pense que j’avais 15-16 ans, je savais déjà que je voulais partir en Afrique », confie-t-elle.
Fille d’immigrés portugais, elle a grandi avec les récits de son père sur l’Angola et le Mozambique. Ce désir de découverte l’a poussée à orienter ses études vers les pays en développement et à saisir une opportunité de VIE au Mozambique. Cependant, son premier entretien pour un poste en Afrique ne s’est pas passé comme prévu :
« Mon premier entretien me secoue d’une violence incroyable pour s’assurer que je voulais vraiment partir en Afrique. »
Après une seconde chance et un échange plus encourageant, elle décroche finalement son poste et s’envole pour le Mozambique. Cependant, s’installer en Afrique demande une préparation spécifique : adaptation culturelle, compréhension des réalités économiques locales et mise en place d’une couverture santé adaptée sont essentielles. De nombreux expatriés optent pour des contrats en VIE (Volontariat International en Entreprise) ou en détachement, tandis que d’autres s’installent en tant qu’entrepreneurs ou travailleurs indépendants. La diversité du continent offre une multitude d’expériences, entre modernité et traditions, offrant à ceux qui s’y installent une richesse culturelle inestimable.
S’installer à l’étranger : un défi personnel et professionnel
Si l’expatriation permet une évolution de carrière rapide, elle n’est pas sans difficultés.
« Je me retrouve à 22 ans à gérer une équipe de cinq personnes. Je n’ai jamais géré personne, je n’ai jamais eu un poste déjà où je ne suis pas en stage. »
Entre le choc culturel, la gestion d’équipe et la barrière linguistique, Elisabeth a dû s’adapter rapidement. Au fil des années, elle s’est forgée une expérience en Afrique australe et a construit une vie de famille au Zimbabwe.
« On a une qualité de vie qui est incroyable. Il faudrait vraiment que ce soit une destination qui soit mieux que le Zimbabwe pour que l’on parte. »
Cependant, s’intégrer à un nouvel environnement demande plus que de l’adaptabilité. Les différences culturelles et les systèmes administratifs peuvent représenter un véritable défi. Trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est essentiel, notamment lorsque l’on construit une famille à l’étranger.
« L’un des plus grands défis est de s’adapter aux normes locales tout en conservant son identité culturelle. Le quotidien peut être radicalement différent selon les pays et il est important d’apprendre à naviguer entre les traditions locales et ses propres repères. »
L’aspect social joue également un rôle fondamental.
« Quand on s’installe dans un nouveau pays, il faut reconstruire tout un réseau social, ce qui peut être compliqué, surtout lorsque la langue et les coutumes diffèrent. »
Elisabeth souligne l’importance de s’entourer d’autres expatriés mais aussi de s’ouvrir aux locaux pour une meilleure intégration.
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Les défis de la gestion financière en expatriation
Elisabeth insiste sur l’importance de la planification financière pour les expatriés. Après plusieurs années à travailler et à investir, elle s’est rendu compte d’un manque de connaissances sur ses propres finances :
« Je regarde mes économies et je ne comprends pas pourquoi mes placements en assurance vie n’ont pas doublé en 8 ans. »
Cette prise de conscience l’a poussée à se former en gestion de patrimoine et à créer NomadiQ, une communauté dédiée à l’éducation financière des expatriés.
« C’est le moment de lancer une communauté où on va apprendre ensemble et on va transformer notre relation à l’argent pour atteindre nos objectifs financiers plus rapidement. »
La santé et l’assurance : un aspect crucial de l’expatriation
Les systèmes de santé varient énormément d’un pays à l’autre, et l’accès aux soins de qualité peut être un défi majeur pour les expatriés. Dans certaines régions, les infrastructures médicales sont limitées, ce qui peut contraindre les expatriés à voyager dans un autre pays pour des soins spécialisés. Une assurance santé internationale garantit non seulement une prise en charge des soins locaux, mais aussi la possibilité d’être soigné dans un établissement de meilleure qualité, y compris à l’étranger si nécessaire. Vivre à l’étranger, c’est aussi s’assurer une couverture santé adaptée.
« Sur les trois pays dans lesquels j’ai vécu, il y avait toujours une option d’assurance locale, mais souvent, elles ne couvrent pas le rapatriement médical. »
C’est pourquoi Elisabeth recommande vivement une assurance santé internationale, qui permet une prise en charge aussi bien sur place qu’en cas de besoin à l’étranger. Par ailleurs, certaines polices d’assurance incluent des services supplémentaires essentiels tels que l’assistance rapatriement, la couverture des maladies chroniques, ou encore l’accès à des consultations médicales en ligne. Elisabeth souligne également l’importance de choisir une assurance qui prenne en charge les visites médicales lors des retours temporaires en France ou ailleurs en Europe.
« Cela permet d’avoir une continuité dans le suivi médical et de pouvoir consulter des spécialistes en toute sérénité. »
Face aux coûts parfois exorbitants des soins médicaux dans certains pays, il est crucial d’anticiper et de bien choisir son contrat d’assurance en fonction de son pays d’expatriation et de ses besoins spécifiques.
« Il faut bien lire les clauses du contrat, vérifier les plafonds de remboursement et s’assurer que l’assistance d’urgence est incluse. On ne sait jamais ce qui peut arriver, et mieux vaut être préparé. »
Bien préparer son expatriation : un choix de vie structurant
Lorsqu’on lui demande quel conseil elle donnerait à ceux qui souhaitent partir, Elisabeth insiste sur l’importance d’avoir un objectif clair :
« Pourquoi on part et qu’est-ce qu’on en fait ? Sans objectif, on arrive et c’est vraiment très difficile d’occuper son temps et de rencontrer des gens. »
Que l’on parte pour une carrière, pour une meilleure qualité de vie ou pour un projet personnel, il est essentiel d’anticiper les implications de l’expatriation, aussi bien sur le plan professionnel que financier. L’expatriation est une aventure qui transforme profondément les individus. Elisabeth en témoigne :
« Ça t’ouvre l’esprit, ça te montre une autre façon de vivre, de travailler, et ça change la perception que tu as de la vie en général. »
S’ouvrir à de nouvelles cultures, s’adapter à des environnements variés et relever les défis du quotidien à l’étranger permettent de développer une grande résilience et une meilleure compréhension du monde. Pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas, elle encourage à saisir cette opportunité unique :
« Si tu veux partir, il faut le faire. C’est une opportunité incroyable à ne pas manquer. »
L’important est de bien se préparer, de s’entourer des bonnes ressources et de voir cette expérience comme un enrichissement personnel et professionnel inestimable.
