Nous parlons souvent du cancer du sein et de l’importance de se faire dépister. Le cancer de la prostate et son dépistage sont un sujet tabou et pourtant tout aussi important. En 2020, 1,41 million d’hommes étaient atteints d’un cancer de la prostate. Ce cancer représente 25 % des cancers masculins, ce qui en fait le 2ème plus répandu chez l’homme, derrière le cancer du poumon. Le cancer de la prostate touche les hommes dans tous les pays du monde, quels que soient leur âge ou leurs origines. Un dépistage fréquent à partir de 50 ans est indispensable pour une prise en charge rapide en cas de détection d’une tumeur cancéreuse.
Tout d’abord, qu’est ce que la prostate ?
La prostate est une glande exocrine de l’appareil urogénital masculin. Elle est située sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure le canal de l’urètre qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur.
Cette glande est composée d’un ensemble d’éléments appelés lobules. Ces lobules sont formés d’un tissu de soutien contenant des fibres musculaires lisses, des vaisseaux sanguins et des terminaisons nerveuses, ainsi que des formations glandulaires qui sécrètent le liquide prostatique et séminal. C’est la prostate qui contient les canaux éjaculateurs.
Dans la majorité des cancers de la prostate détectés, il s’agit d’un adénocarcinome, c’est-à-dire que le cancer se développe à partir des cellules de la glande. Les autres formes sont rares.
Le cancer de la prostate à l’échelle mondiale
Au niveau mondial, le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus répandu chez l’homme, derrière le cancer du poumon. Ce cancer est même le plus fréquent dans les pays développés. Cependant, ces dernières années, son taux a également augmenté dans les pays en développement.
Le cancer de la prostate affiche un taux de survie à 5 ans supérieur à 90 %. Ces dernières années, il y a eu une amélioration des traitements et une augmentation du nombre de dépistages, permettant ainsi un diagnostic à des étables précoces, ce qui a permis de diminuer le taux de mortalité.
Les causes / facteurs de risque identifiés
L’âge
Le facteur principal de risque identifié à ce jour est l’âge. Entre 50 et 64 ans, le risque de développer le cancer de la prostate est de 1 % à 7 %, et il augmente de 14 % à 26 % entre 65 ans et 74 ans, puis à 40 % entre 75 et 79 ans, jusqu’à atteindre 50 % à partir de 80 ans. L’âge moyen des personnes touchées est autour de 68 ans.
Génétique et ethnie
Il a été montré que les hommes de taille élevée sont plus enclins à développer une tumeur au niveau de la prostate. Au-delà de la taille, les antécédents familiaux du cancer de la prostate sont un facteur de risque important. Les hommes ayant des parents du premier ou deuxième degré atteints de cancer de la prostate voient le risque d’être également atteints de ce cancer augmenté.
L’origine ethnique est également un facteur de risque connu : l’Afrique et les Antilles ont des indices supérieurs à la moyenne mondiale. L’étude Crawford, parue en 2003, montre également qu’aux USA, les hommes afro-américains ont 1,6 fois plus de chance de développer un cancer de la prostate que les hommes blancs.
Les autres facteurs de risque
Plusieurs autres facteurs de risque sont identifiés. Par exemple le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, la pollution de l’air, la surconsommation de produits laitiers, le surpoids ou encore certaines infections chroniques.
Beaucoup de paramètres peuvent entrer en compte dans le développement d’un cancer. Il est important d’avoir une bonne hygiène de vie pour prévenir des risques, mais surtout de réaliser des dépistages réguliers afin d’identifier au plus tôt une potentielle tumeur.
Quand et comment réaliser un dépistage ?
À partir de 50 ans, il est recommandé aux hommes de réaliser un dépistage de la prostate. Ce n’est pas un examen obligatoire. Cependant, un cancer détecté tôt a plus de chance d’être guéri. En France ou à l’étranger, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de santé afin d’en discuter avec lui et de réaliser cet examen. En fonction des antécédents médicaux, de ses origines ou de facteurs de risques, il est conseillé de réaliser un dépistage à partir de 40 ans.
Le dépistage du cancer de la prostate peut s’effectuer de deux façons :
- Le toucher rectal : examen de la prostate en introduisant un doigt ganté dans le rectum ce qui permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate. Cet examen peut-être inconfortable, mais celui-ci est indolore.
- Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) : ces antigènes peuvent être mesurés grâce à une prise de sang, car le PSA est une protéine produite par la prostate et présente en faible quantité dans le sang. Cependant, le dosage PSA demande des précautions préalables : évitez de réaliser dans les jours suivants un rapport sexuel, un toucher rectal ou une activité physique comme le vélo, afin de ne pas augmenter le taux de PSA.
Cependant, ces deux examens comme tests de dépistage ne sont pas suffisamment précis et fiables, ce qui rend plus complexe la détection de ce cancer. Il est conseillé de réaliser un dépistage tous les 2 à 4 ans en fonction des facteurs risque de l’individu et cela jusqu’à 70 ans.
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Je réside à l’étranger, dois-je me faire dépister ?
En France comme à l’étranger, le dépistage du cancer de la prostate n’est ni systématique ni obligatoire. Cependant, lorsqu’une anomalie est détectée tôt, elle est plus facilement soignable.- Prenez rendez-vous chez un médecin pour échanger sur le dépistage et les différentes possibilités qui s’offrent à vous. Vous pouvez réaliser un toucher rectal auprès de votre médecin ou celui-ci peut vous prescrire une ordonnance afin de réaliser un dosage PSA. Si vous décidez de réaliser l’un de ces examens dans votre pays de résidence, renseignez-vous sur la prise en charge des frais de santé liés. Certains hommes font le choix de consulter un praticien francophone afin de comprendre au mieux l’interprétation des résultats.
- Les résultats peuvent être interprétés par les oncologues spécialistes du réseau My Medical Suitcase en France. Cette possibilité de 2ème lecture peut vous permettre de bénéficier d’un nouvel avis ou de mieux comprendre l’interprétation de la 1ère.
- Vous aurez ensuite la possibilité de réaliser une téléconsultation avec un oncologue français. En cas de détection d’une anomalie, vous aurez la possibilité de prendre rendez-vous en France auprès d’un oncologue français spécialisé en cancer de la prostate