Partir à l’étranger, que ce soit pour les vacances ou dans le cadre d’une expatriation, n’empêche pas les imprévus de santé. Fièvre, accident, infection locale… Lorsqu’on tombe malade à l’étranger, loin de chez soi, une question cruciale se pose : doit-on se faire soigner sur place ou organiser un retour en France ?
Entre la qualité du système de santé local, le coût des soins et votre couverture d’assurance, plusieurs éléments entrent en jeu pour faire le bon choix. Voici un guide complet pour y voir plus clair, que vous soyez touriste ou expatrié, dans l’UE ou au bout du monde.
Vérifiez votre couverture d’assurance
Avant tout déplacement à l’étranger, il est essentiel de souscrire une assurance santé internationale. En effet, l’Assurance Maladie française ne couvre que rarement les frais médicaux à l’étranger, et souvent uniquement après votre retour en France. Dans l’Union européenne, la Carte européenne d’assurance maladie (CEAM) permet de faciliter certaines prises en charge d’assurance, mais pas de couverture complète. Hors de l’Europe les frais médicaux peuvent être très élevés, c’est pourquoi une assurance complémentaire de santé est souvent indispensable.
Soins dans l’EEE et hors de l’Union européenne : quels droits ?
Lorsque vous tombez malade à l’étranger, vos droits à la prise en charge des soins varient selon que vous vous trouvez dans l’Espace Économique Européen (EEE) ou hors de l’Union européenne.
- Dans l’EEE ou en Suisse : si vous êtes en possession de la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM), vous avez accès aux soins médicaux dans les mêmes conditions que les résidents du pays. Cela facilite la prise en charge et évite souvent d’avancer les frais. Attention toutefois, seuls les soins médicalement nécessaires sont concernés, pas les soins programmés.
- Hors UE/EEE : les règles sont beaucoup plus strictes. L’Assurance Maladie française peut éventuellement rembourser une partie des soins à votre retour, mais les frais doivent être avancés sur place et ne sont que partiellement remboursés, et uniquement si les soins sont jugés « urgents et imprévus ». Il est donc vivement recommandé de souscrire à une assurance santé internationale incluant les frais médicaux et un éventuel rapatriement.
Évaluez la gravité de votre état de santé
- Affections bénignes : Pour des maladies passagères comme une intoxication alimentaire ou un état grippal, il est généralement recommandé de consulter un médecin local. Assurez-vous de conserver toutes les factures et documents médicaux pour une éventuelle demande de remboursement.
- Cas graves : En cas d’accident sérieux ou de maladie nécessitant une hospitalisation, la question du rapatriement se pose. Si vous disposez d’une assurance avec une clause de rapatriement, contactez immédiatement votre assureur. Sans cette couverture, les frais de rapatriement peuvent être très élevés.
Situation | Rester sur place | Rapatriement |
Fièvre légère | ✅ | ❌ |
Hospitalisation | ⚠️ selon pays | ✅ |
Soins accessibles localement | ✅ | ❌ |
Assurance rapatriement incluse | ⚠️ | ✅ |
Pas d’assurance | ⚠️ coûteux | ✅ si possible |
Prenez en compte le système de santé local
La qualité des soins diffère de manière très grande d’un pays à l’autre. Dans certains pays, les infrastructures hospitalières ne seraient pas suffisantes pour traiter des affections complexes. Il faut donc s’informer sur le système de santé du pays de la visite avant de prendre une décision.
Les ambassades et consulats français disposent souvent de listes de médecins francophones ou recommandés. Ces informations peuvent être précieuses pour obtenir des soins adaptés à l’étranger.
Vacances ou expatriation : une approche différente de la santé à l’étranger
La stratégie à adopter face à une maladie à l’étranger dépend aussi largement de la durée et du contexte du séjour. Lors de vacances ou de courts séjours, la tendance est souvent de privilégier un retour rapide si la situation médicale l’exige, surtout si le pays offre peu de garanties sanitaires. La situation est tout autre dans le cas d’un expatrié avec la nécessité de comprendre le mécanisme du service de santé local, de s’y inscrire si cela est possible et d’avoir une assurance santé internationale adaptée à une durée de séjour longue. Les expatriés sont souvent plus aptes à gérer en cas de problème de santé sur place, mais il convient tout de même de faire le nécessaire en cas de crise. Adapter sa couverture santé à son statut – touriste ou expatrié – est donc une priorité pour éviter les mauvaises surprises.
Touriste ou voyageur temporaire
- Un retour rapide est souvent préférable si les soins locaux sont limités.
- Vérifiez si votre assurance carte bancaire couvre les frais médicaux (souvent limités à 90 jours de voyage). Il est conseillé de souscrire à une assurance voyage.
Expatrié
- Vous devez connaître le système de santé local et éventuellement y être affilié.
- Une assurance santé expatrié est fortement conseillée pour couvrir les frais sur place ou un éventuel rapatriement.
- Les expatriés sont en général mieux préparés, mais doivent anticiper les situations d’urgence.
Les bons réflexes santé en cas de maladie à l’étranger
Tomber malade à l’étranger peut vite devenir stressant, mais avec une bonne préparation, la situation reste maîtrisable. Voici les bons réflexes à adopter :
- Avant le départ, souscrivez à une assurance santé internationale complète.
- Emportez avec vous votre CEAM (Carte Européenne d’Assurance Maladie) si vous voyagez en Europe.
- En cas de problème, évaluez la gravité de votre état et la qualité des soins locaux.
- N’hésitez pas à contacter votre assureur ou assistance rapatriement avant toute décision.
A retenir : Restez sur place si les soins sont accessibles, votre état est stable et votre assurance couvre les frais. Rapatriez-vous si les soins sont insuffisants ou que votre état nécessite une prise en charge lourde, notamment en cas d’urgence.