Dans notre dernier épisode du podcast « Une expatriation réussie », nous avons eu le plaisir de discuter avec, Claire-Lise alors @bonvoyagefroggy, une maman française installée aux États-Unis avec ses trois enfants. Elle partage son parcours d’expatriée, entre défis d’adaptation, système de santé complexe, parentalité et l’impact d’une double culture. Si vous envisagez de partir ou que vous êtes déjà expatrié(e) aux Etats-Unis, voici quelques clés pour mieux comprendre ce que cela implique, sur le plan personnel que professionnel.
Le « small talk » à l’américaine : un choc… mais pas désagréable
Aux États-Unis, l’un des premiers changements que les expatriés remarquent est le small talk – ces petites converses plus ou moins anodines qui peuvent être engagées partout, même avec des inconnus. En France, ces échanges superficiels sont parfois considérés comme étant superficiels. Aux États-Unis, c’est une façon de communiquer qui est bien plus spontanée et normale. Notre invitée nous confie même qu’au premier abord elle n’avait pas apprécié du tout ce côté non institutionnel, mais qu’elle l’a vite trouvé agréable. Elle explique :
« Pour moi, ce n’est pas du tout hypocrite, c’est juste une autre façon de vivre. »
Aux États-Unis, l’interaction sociale est plus axée sur le moment présent. Il n’est pas nécessaire de creuser pour instaurer un lien profond. Mais pour ceux qui sont un peu plus introvertis ou qui sont très attachés aux échanges plus profonds, ça peut être un peu trop. Ce genre d’échange est très courant dans la vie quotidienne : en sortie d’écoles, à la sortie des magasins, ou même avec des gens qui ne nous connaissent pas dans la rue. Ces échanges n’ont pas pour but de fédérer des liens, mais plutôt d’entretenir une ambiance conviviale.
Le système de santé américain : entre flou et frustration
L’un des aspects les plus déroutants pour les expatriés aux États-Unis est sans aucun doute le système de santé. En France, la Sécurité Sociale prend souvent bien en charge les soins. Aux États-Unis, le système repose sur des assurances privées, ce qui entraîne des coûts très variables. Notre invitée, qui est passée d’une couverture santé à une autre après un changement d’employeur, témoigne des imprévus fréquents. Elle partage son expérience :
« Avant, je ne payais rien pour certains tests médicaux. Maintenant, j’ai reçu une facture de plus de 100 dollars juste pour un test Covid. »
Ce flou dans les coûts est une des sources majeures de frustration pour les expatriés. De plus, les démarches administratives pour comprendre ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas compliquent souvent la situation. Par exemple, les assurances remboursent souvent très mal des services comme les lunettes, surtout si le prestataire de soins n’est pas « dans le réseau » de l’assurance.
Le système de santé américain est opaque, et il n’est pas rare que des factures inattendues aient lieu, ce qui rend difficile la gestion des soins et surtout pour les familles. En France, les tarifs sont connus et les remboursements bien encadrés, tandis que l’incertitude et la complexité du système américain surprennent les expatriés. Cela pousse beaucoup d’expatriés à souscrire des assurances santé internationales, offrant une couverture plus stable et plus prévisible, souvent bien adaptée aux besoins d’expatrié et de mieux gérer les coûts imprévus. Mais même ces assurances peuvent parfois créer des problèmes de prise en charge sur des réseaux particuliers.
Exemple de coûts courants aux États-Unis
Service Médical | Coût approximatif (USD) |
Consultation chez le médecin | 100 – 300 $ |
Test Covid | 50 – 150 $ |
Hospitalisation (par jour) | 2 000 – 4 000 $ |
Lunettes (avec prescription) | 150 – 400 $ |
Radiographie | 100 – 500 $ |
Comme l’illustre ce tableau, la charge médicale peut se situer sur tous les échelons selon le service et le lieu ce qui conforte le sentiment de confusion et d’exaspération. Les expats peuvent se voir facturer des montants bien plus élevés que ce qu’ils avaient prévu, c’est pourquoi il va de soi de bien comprendre son assurance santé avant de partir.
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Élever des enfants à l’étranger : entre logistique et transmission culturelle
Élever des enfants dans un pays étranger peut être un défi, mais aussi une opportunité unique. Avec trois enfants, dont deux nés aux États-Unis, notre invitée a dû adapter sa vie quotidienne en fonction des spécificités locales. Que ce soit pour les démarches administratives liées à la santé ou pour gérer les différences culturelles, l’expatriation exige une grande organisation. Elle raconte :
« Mon aîné est né en France, mais les deux autres sont nés ici. L’accouchement coûte très cher aux États-Unis, même avec une assurance. Il faut bien anticiper. »
Les parents expatriés partagent ces préoccupations. En France, l’État prend en charge la majorité des accouchements, tandis qu’aux États-Unis, les frais peuvent rapidement devenir astronomiques.
Pour ses enfants, cette expatriation leur permet de grandir avec une double culture. Notre invitée considère que cette expérience leur offrira un regard plus ouvert sur le monde et les aidera à comprendre qu’il n’existe pas de « bonne » ou « mauvaise » façon de vivre.
L’expatriation : une école de vie
Vivre à l’étranger, surtout dans un pays comme les États-Unis, c’est une véritable initiation à la vie. Cette expérience transforme souvent les expatriés, et surtout ceux qui se fixent seul ou avec leur famille. Pour notre invitée, cette expérience a conforté sa confiance en elle, sa confiance en elle, la maîtrise de son autonomie et lui a permis de découvrir des ressources qu’elle n’avait pas imaginées. Elle partage :
« Ça m’a appris à me dépasser. Psychologiquement, tu développes énormément de ressources. Tu es seul, tu dois apprendre à gérer, à rebondir. »
Ces compétences de résilience sont essentielles dans le parcours d’expatriation. L’adaptation à un nouveau pays, la gestion des imprévus et la gestion des émotions dans un environnement étranger sont des défis quotidiens qui développent un fort esprit d’autonomie.
Elle note également que cette expérience a facilité son insertion dans le milieu professionnel, notamment lors de ses recherches de stages en école de commerce. De nombreux recruteurs perçoivent l’expérience à l’international comme un atout majeur, car elle montre la capacité à s’adapter et à sortir de sa zone de confort.
Ce qui manque ? La France… et surtout sa gastronomie !
Malgré tous les avantages qu’elle trouve à vivre aux États-Unis, il y a des aspects de la culture française qui lui manquent, notamment la gastronomie. La qualité des produits alimentaires en France, les règles strictes concernant la production et la provenance des aliments, lui semblent inégalées aux États-Unis. Elle raconte :
« La nourriture ! En France, on a toutes les restrictions, on sait que ce qu’on mange est de bonne qualité. Ici, ce n’est pas pareil. »
Pour elle, la différence de qualité alimentaire est un vrai manque. Les produits disponibles aux États-Unis sont souvent considérés comme moins frais ou moins bons pour la santé. Ce contraste est particulièrement marqué pour ceux qui ont grandi avec les standards alimentaires français.
Quand elle retourne en France pour les vacances, la différence culturelle est également frappante.
« Quand je suis rentrée, j’ai eu du mal avec le côté froid et distant. Il m’a fallu presque un an pour m’y réhabituer. »
Ce retour en France après un certain temps d’expatriation peut être difficile, car la société française peut sembler moins chaleureuse ou plus réservée par rapport à la culture américaine.
Un message aux jeunes (et à leurs parents)
Pour conclure, notre invitée offre un conseil précieux aux jeunes expatriés ou à leurs parents : ne pas hésiter à faire une pause et vivre à l’étranger. Cette expérience, qu’elle soit positive ou non, sera toujours un enrichissement personnel.
« Ce ne sera jamais une année perdue. Ce sera toujours que du bonus, personnellement et professionnellement. »
Elle souligne aussi que même en cas de difficultés, chaque expérience, bonne ou mauvaise, permet d’apprendre et de se développer. Il s’agit d’un processus de croissance continue.
Partir pour mieux se découvrir
L’expatriation est une expérience de vie qui comporte des éléments de découverte, mais aussi un grand appétit de croissance personnelle. Le témoignage de notre invitée nous montre que, dans un contexte de santé complexe, de cultures différentes et de contraintes logistiques, l’expatriation peut être une expérience à la fois très positive. Elle vous fait découvrir la manière d’être autre que la vôtre, d’apprendre de nouvelles compétences et surtout, vous ouvre à une culture différente. L’objectif n’est pas d’avoir une vie parfaitement parfaite à l’étranger mais d’élaborer une vie sincère qui nous correspond et qui sait se mouvoir entre deux univers distincts.